Alors que l’Union européenne s’enlise dans des crises multiples — migratoires, économiques, identitaires —, la Hongrie de Viktor Orbán affiche une ambition claire : renverser le pouvoir bruxellois et restaurer la souveraineté des nations. C’est le message sans détour porté par Balázs Orbán, conseiller politique du Premier ministre hongrois, lors d’un entretien à Paris à l’occasion du sommet des Patriotes pour l’Europe.
Vers une refondation patriote de l’Union européenne ?
Un an après les élections européennes de 2024, les forces nationales-conservatrices regroupées au sein des Patriotes pour l’Europe (PfE) ont pris une place centrale au Parlement européen. Balázs Orbán ne cache pas son objectif : « Nous voulons être le plus grand groupe, et nous voulons renverser Bruxelles. »
Selon lui, cette dynamique est alimentée par la trahison des partis dits « traditionnels » de droite, notamment le PPE, qui ont choisi de s’aligner sur l’agenda progressiste européen au lieu d’écouter les peuples. « Sur l’immigration, l’idéologie du genre, la guerre, la transition verte, la compétitivité : ce sont des conflits de civilisation, et les partis de l’ancien système ont abandonné leurs électeurs », assène-t-il.
Aujourd’hui, les trois principaux groupes conservateurs — les Patriotes (PfE), les Réformistes (ECR) et les Souverainistes (ESN) — disposent ensemble d’un poids parlementaire supérieur à celui du PPE. Une coalition alternative aurait pu émerger si le centre-droit n’avait pas choisi de s’allier aux sociaux-démocrates, aux libéraux de Renew et aux Verts. En procédant ainsi, ces derniers ont mis en place un « cordon sanitaire » contre toute opposition patriote, excluant de facto des millions d’électeurs du jeu politique européen.
Malgré cela, Orbán affirme que les forces patriotes gagnent du terrain partout : « Presque tous les partis membres du groupe des Patriotes remportent des élections nationales et locales. L’élan est là. »
La Hongrie en fer de lance
Si la Hongrie occupe une place de choix dans cette offensive patriote, c’est parce que le parti au pouvoir, Fidesz, n’est pas seulement cofondateur du PfE : il en est aussi l’unique force gouvernementale majeure, à l’exception du parti de Matteo Salvini en Italie.
Mais c’est aussi la raison pour laquelle Bruxelles ne cesse de cibler Budapest, sous couvert de « protection de l’État de droit » ou de « valeurs européennes ». Pour Balázs Orbán, cela masque mal une guerre politique visant à étouffer toute voix dissidente : « Que ce soit pour protéger les enfants de l’idéologie du genre, limiter l’influence des ONG étrangères ou défendre nos frontières, la Hongrie ne cédera pas. »
Et de rappeler : « Notre identité nationale repose sur mille ans de lutte pour la souveraineté. »
L’un des principaux chevaux de bataille de Bruxelles concerne la suppression du droit de veto des États au sein du Conseil de l’Union. Une ligne rouge pour la Hongrie. « Nous avons retrouvé notre souveraineté après cinq siècles critiques, ce n’est pas pour la livrer à Bruxelles de manière volontaire », affirme Orbán.
Autre point de friction : la volonté de la Commission européenne d’intégrer l’Ukraine d’ici 2029, sans même consulter les peuples. Budapest a lancé une large consultation nationale à ce sujet, tant les conséquences économiques de cette adhésion sont jugées catastrophiques.
Selon les projections, la reconstruction de l’Ukraine pourrait coûter jusqu’à 1 000 milliards de dollars, auxquels s’ajouteraient 100 milliards d’euros par an pour faire fonctionner le pays. Une charge qui ferait de tous les autres membres (sauf peut-être la Bulgarie) des contributeurs nets, mettant fin aux fonds de cohésion et agricoles pour les États membres existants.
« L’objectif de cette adhésion précipitée est clair : empêcher les électeurs européens de s’y opposer lors des prochaines élections », dénonce Orbán.
Un prétexte pour centraliser toujours plus le pouvoir
Pour le politologue hongrois, le projet d’élargissement n’est en réalité qu’un levier pour accélérer la centralisation du pouvoir bruxellois. « Les fédéralistes pro-guerre cherchent une nouvelle identité à Bruxelles et justifient la centralisation au nom de l’élargissement. C’est une manœuvre habile, mais c’est un mensonge », martèle-t-il.
Il y voit une alliance entre bureaucrates fédéralistes et élites libérales pro-guerre déterminées à poursuivre l’affrontement avec la Russie « aussi longtemps que nécessaire », au détriment des intérêts fondamentaux des Européens. Face à l’explosion des coûts de l’énergie, à la perte de compétitivité, au vieillissement démographique et à l’effondrement culturel, Orbán lance un avertissement solennel : « Si l’Europe ne change pas de stratégie, elle deviendra la grande perdante du XXIe siècle. »
Et de conclure : « Ce que nous faisons en Hongrie, nous devons maintenant le faire à l’échelle européenne. Il faut changer la direction de l’Union. Voilà la priorité des patriotes. »
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2 réponses à “Balázs Orbán : « La priorité des patriotes est de changer le leadership à Bruxelles »”
Je passe 6 mois de l’année en Amerique du Nord, mais je me considère comme Européen.
Or la détérioration de l’Europe, vue de loin, est bien plus que dangereuse.
Et ce que propose Victor Orbàn a un sen primordial.
Face Dieu que d’autres « Orban » naissent en Europe : On en a besoin !!!
Vous qui habitez en Europe plus de 6 mois de l’année, vous avez le DEVOIR -JE DIS BIEN LE DEVOIR- de voter dans le bon sens.
orban tête de liste des dirigeant européen responsable